Mon analyse sur le rapport 2023 de l’Arche sur Jean Vanier et Thomas Philippe.

Thomas Philippe est-il un criminel ?

Préambule: Pourquoi suis-je “encore” en train de faire une nouvelle tentative de “défense” sur le père Thomas Philippe alors que le dossier est de plus en plus accablant ?

Pourquoi me hasarder sur ce terrain et poser des questions gênantes  qui viendraient rompre une si belle unanimité dans la dénonciation de ces abus présumés où l’on retrouve dans une même communion 98 % des médias catholiques de tous bords (La Vie , la Croix, Famille Chrétienne, Radio ND , Kto, etc…)  avec 99.9 % des média “laïcs”  (le Monde, Libération, Médiapart, etc..) ? Cette union sacrée est assez rare…  

Quelle débauche d’énergie, de moyens financiers (sans doute plusieurs centaines de milliers d’euros…) , de temps, de personnalités et de comités de toutes sortes pour arriver à publier ce rapport fleuve de 900 pages ! Fallait-il tant d’efforts pour le rendre aussi incontestable que possible, et tenter de sécuriser au maximum cette affaire qui semblait déjà bouclée par les rapport précédents? Mais les allusions sur la complexité de la situation et sur ce qu’il resterait encore à faire, montrent aussi que malgré tous ces moyens et ce temps passé, tout n’est pas encore totalement évident …

Pourquoi encore douter ?  Sur quoi peut-on douter ? Mes réponses tiennent dans des questionnements et des arguments que je développe plus bas. Peut-être que ce qui semble évident pour beaucoup, ne l’est pas si on regarde “l’affaire” avec la volonté d’en faire une analyse critique exigeante et partir d’un a priori favorable sur les personnes (on parle maintenant de bienveillance) . Un exemple : le cas de Michele-France Pesneau est tellement extravagant (voir ma contre-enquête) qu’il est permis d’avoir un doute raisonnable au sens juridique du terme sur son histoire [1]

Douter n’est pas faire un déni de réalité. Ma démarche est bien celle d’une “défense” au sens judiciaire du terme. Un tribunal médiatique inouï s’est érigé contre des morts. Aucune défense même virtuelle n’a même été admise jusqu’ici. Ceux qui ont fait tous ces réquisitoires univoques n’ont jamais  “convié” une voix contradictoire pour écouter des arguments dissonants . Le motif est toujours le même : « il faut impérativement respecter les victimes présumées » et donc « il est hors de question de mettre en doute la parole libérée ».  Fort de cet axiome, tout débat est donc interdit. Émettre des doutes et vouloir user d’un droit de défense est lui aussi interdit.  

Je ne souhaite pas faire une lecture binaire de l’affaire. Le p. Thomas et Jean Vanier ont pu certes commettre des gestes ou des actes “inappropriés”. Sont-ils  pour autant les odieux criminels que nous présente le jugement unanime et sans appel des médias et des « experts »? La lecture du journal La Croix du 30 janvier 2023 n’est pas de nature à rassurer sur l’objectivité des accusateurs tant la charge est inouïe. J’ai surligné ce qui me semble être des outrances : 

Aujourd’hui, le contenu des rapports ne laisse place à aucun doute. Les documents et le rapport d’archives transmis aux historiens par la Congrégation pour la doctrine de la foi – l’ancien Saint Office – qui a instruit le procès pour « faux mysticisme », est sans appel.

On y trouve confirmation que Thomas Philippe entretient, depuis au moins 1942, des relations sexuelles avec des femmes qu’il accompagne spirituellement, assorties de justifications théologiques dans une emprise spirituelle très profonde. Celles-ci, carmélites, bénédictines, dominicaines ou laïques de L’Eau vive, ont pour principal trait commun d’être toutes marquées par un très fort désir d’absolu ou en recherche de vocation. Le Vatican identifie cinq couvents impliqués et une trentaine d’« initiées ». Au départ, plusieurs scènes collectives ont eu lieu mais, par la suite, c’est au sein d’accompagnements individuels que se vivent ces « prières » où Thomas Philippe va jusqu’à demander à l’initiée de boire son sperme en lui disant « de boire ainsi au Cœur de Notre Seigneur ». Les autorités du carmel les premières, et notamment le père Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus, découvrent le scandale en 1950 et interdisent au prédicateur l’entrée des couvents, mais il faut attendre la ténacité d’une laïque, Madeleine Guéroult, pour obtenir des dominicains le lancement d’une enquête. Celle-ci va s’enliser entre 1952 et 1955, avant d’être relancée de manière décisive par le témoignage inattendu du père Guérard des Lauriers, un professeur du Saulchoir proche de Thomas Philippe.

Et c’est là un élément inédit et terrible, détenu dans le secret des Archives vaticanes, que les chercheurs portent à la connaissance du public. D’après sa déposition, recoupée par d’autres témoignages, un avortement a eu lieu en 1947, le 8 septembre – fête de la Nativité de la Vierge –, Anne de Rosanbo, membre du cercle étroit autour de Thomas Philippe, étant tombée enceinte. Celui-ci « en a été terrifié, désespéré, car il croyait que la T.S. Vierge, en vertu de la nature de la chose révélée dans son secret, empêcherait la conception. On s’est arrangé pour que l’enfant naisse mort ». Plus grave, cet avortement se voit attribuer un « sens » mystique, toutes les initiées sont « conviées à vénérer l’enfant mort comme quelque chose de sacré, en raison du secret de la T.S. Vierge ».

D’où vient cette effarante dérive mystico-érotique ? D’après sa défense que le père Thomas rédige en 1956, elle s’enracinerait dans une « nuit de noces » avec la Vierge Marie. En 1938, à 33 ans, il aurait connu « certaines grâces très obscures » en priant dans des églises de Rome, où il enseigne la théologie – en particulier devant un tableau de Mater Admirabilis à la Trinité-des-Monts. etc…

La suite de l’article ne laisse aucune place au moindre bémol ou à une prise de recul. Aucune forme conditionnelle n’est utilisée même sur les faits les plus extravagants comme cette affaire d’avortement (nous y reviendrons). Tout est accablant.

1. Sur la méthodologie et l’expertise du rapport: 

Je constate l’absence complète d’une expertise juridique dans cette commission ou même dans le comité scientifique de supervision qui aurait pu analyser sur un plan judiciaire  “l’affaire de 1956”; Nous étions pourtant  bien dans le cadre d’une  procédure judiciaire pénale. Même si elle est de nature canonique (donc diligentée par l’Eglise ) les procédures pénales doivent respecter les règles et les principes de droit pour aboutir à des décisions justes.

Les consulteurs et experts du Saint Office avaient deux missions principales à l’époque :

  1. Instruire et  juger les cas d’hérésie ou d’hétérodoxie de clercs (ou laïcs)  à partir des écrits des auteurs ( par ex Congar, Chenu, Oraison, etc..) et en mettant de nombreux ouvrages à l’index. (Rappelons que c’est en 1908, le pape Pie X avait remplacé la Sacrée congrégation de l’Inquisition par la “congrégation du Saint-Office”).  I
  2. Instruire et juger certains délits -et aussi ceux le plus graves (delicta graviora– qui ont toujours été de la compétence exclusive du Saint Office (devenu en 1963 la Congrégation pour la doctrine de la foi) . Il arrive donc que les aspects doctrinaux deviennent plus “périphériques” au regard de la gravité d’une situation. Aussi une sentence qui tranche à partir des “faits” pour sanctionner un clerc n’engage pas en principe l’autorité doctrinale de l’Eglise.

Notons que le personnage central de la procédure de cette l’affaire est le père Paul Philippe (futur cardinal) qui a été l’instructeur de l’affaire et le juge principal. Son rôle fut déterminant dans ce procès pénal.  Le droit canon et les tribunaux ecclésiastiques  sont indispensables à vie de l’Eglise mais ses usages n’apportent pas toujours des garanties suffisantes quand il s’agit de prononcer une sanction grave contre un clerc. Une peine de suspense, d’exclusion, d’excommunication peut être indispensable mais peut aussi ruiner la vie d’un homme s’il y a une erreur judiciaire. Les tribunaux du Saint Office ayant pour mission principale de juger de l’orthodoxie ou non des théologiens, il est donc logique qu’ils soient composés de théologiens formés dans les Universités de Théologie appropriées (l’Angelicum à Rome principalement) .

Les procédures étaient surtout écrites ( et sont encore écrites …) et l’instruction se faisait d’abord sur des ouvrages et articles . Mais la meilleure science théologique n’est pas d’une grande aide pour apprécier lors d’une affaire pénale la véracité d’un témoignage qui porte sur des questions de mœurs ou d’actes criminels.  

Ma question est donc assez directe : Pourquoi ne pas avoir fait appel à un magistrat pénaliste qui aurait pu examiner si toutes les règles de droit avaient été respectées dans ce procès ? Avons-nous pu voir comment les témoins avaient été interrogés ? Quelles furent les confrontations envisagées à l’époque ? Quelles preuves matérielles ?  Quelle indépendance entre l’instruction et les juges du tribunal ? Quels furent les droits de la défense ? Et surtout, le père Thomas a-t-il pu, et même voulu contredire les accusatrices ? S’il ne les a pas contredites, n’était-il pas lié par le secret de la confession qui est absolument inviolable et qui ne souffre d’aucune exemption ? Tout n’est pas clair dans ces procédures. Ainsi dans sa lettre à Mgr Desmazières , le père Thomas semble dire qu’il s’est fait « piégé » par Paul Philippe en expliquant ceci : Avec trop de simplicité, je lui affirmais très fort, comme je le sentais, que mon cœur au plus intime était en paix avec Dieu. C’est ce qui l’a profondément troublé comme juge.

Dans sa même lettre à Mgr Demazieres, Thomas Philippe par exemple a dit qu’il ne savait pas qui était son avocat ! Propos étonnant qui laisse à penser que son avocat a été commis d’office (en conformité avec le canon 1655 qui dit que l’avocat est “donné par le juge”). Voici ce qu’il dit :

J’avais pensé alors au Père Béa, mais comme le Père Paul [Philippe] semblait me dire qu’il ne pourrait pas m’aider et que le Père Paul, en dehors des séances de juge, était toujours pour moi un ami si compréhensif et si bon, je n’ai pas insisté. J’ai eu sûrement un avocat d’office. Mais je ne l’ai jamais vu, je n’ai jamais eu de correspondance avec lui, je n’ai même pas su son nom.

Il avait visiblement confiance dans le père Paul Philippe…. Il pensait peut-être aussi qu’une défense humaine n’était pas très utile en raison des témoignages qu’il ne pouvait pas contredire puisque c’est toujours « paroles contre paroles ». [2] Bien sûr, nos « experts » du rapport se sont bien gardé de relever ce grave dysfonctionnement de l’institution qui aurait pu être à décharge.

La grande faiblesse des tribunaux ecclésiastiques par rapport au tribunaux pénaux étatiques, c’est qu’ils ne disposent pas des nombreux instruments puissants de l’investigation policière et de l’instruction pénale  (et aussi de personnel suffisant) :  Garde à vue, interrogatoire de  police, perquisitions, police scientifique, écoutes téléphoniques, incarcération préventive, confrontation, poursuites possibles contre les faux témoignages, commissions rogatoires, etc… Cela est tellement vrai que la CEF vient de dire récemment que pour lutter contre la pédophilie et mieux sanctionner canoniquement les prêtres qui s’y livrent,  « il sera préférable de ne prendre la décision sur les éventuelles sanctions canoniques qu’une fois la procédure étatique terminée ».

Une autre particularité du droit ecclésiastique tel que le relève le canoniste E. Petit[3]  réside  dans “l’enquête préalable, étape importante en vue du procès pénal, et le procès pénal administratif, dont l’existence même interroge le droit de la défense. Nombre d’accusés ne connaîtront que ces deux étapes non judiciaires. Le 16 juillet 2020, la Congrégation pour la Doctrine de la foi a justement rédigé un vademecum « sur quelques points de procédure dans le traitement des cas d’abus sexuel sur mineur commis par des clercs ». Le texte peut d’ailleurs s’appliquer aussi aux autres delicta graviora. Sachant que la plupart des délits poursuivis ressortent aujourd’hui des delicta graviora et que la Congrégation pour la Doctrine de la foi agit surtout par la voie du procès administratif, on comprend dès lors l’importance d’une telle question”

Rappelons que les dysfonctionnements des procédures judiciaires (en général) du Saint Office furent relevés par les cardinaux eux-mêmes lors de Vatican II. Ainsi le  8 novembre 1963, en pleine assemblée conciliaire, le cardinal Frings, archevêque de Cologne, osait déclarer : « Il faut souligner clairement que la nécessité de réformer la procédure, sans confondre les voies administratives et les voies judiciaires, vaut pour toutes les congrégations romaines, y compris le Saint-Office. Nul ne peut être condamné sans avoir été entendu, sans avoir eu la possibilité de se défendre et aussi de se corriger. La procédure Saint-Office ne répond plus à notre temps et est pour beaucoup un objet de scandale. Cette intervention visant le Saint-Office en mettant directement en cause son secrétaire, le cardinal Ottaviani, était une première qui fut saluée par une salve d’applaudissements.  Notons enfin que le prédécesseur d’Ottaviani au Saint Office , le cardinal Pizzardo, fut qualifié à plusieurs reprises par le  Père Congar (dominicain …) dans son Journal du Concile, « d’imbécile« (sic). Certes, ces critiques portaient sur les condamnations théologiques mais étaient symptomatiques d’un malaise. Rappelons que Saint Padre Pio a été persécuté par le Saint Office à cette même période de 1930 -1950 et aussi accusé d’affaires de mœurs.

Cette confusion entre l’autorité hiérarchique (donc « administrative ») et le judiciaire existe encore actuellement et rend les procédures canoniques assez illisibles sur un plan juridique.  J’en ai moi-même fait l’expérience sidérante (cf ma contre-enquête) .

Un canoniste comme Olivier Echappé n’affirme-t-il pas qu’il “est notable que le droit canonique et, d’une façon plus large, l’idée même de pouvoir dans l’Église se situent aux antipodes de la conception moderne de la séparation des pouvoirs” [4]

2.  La question centrale

La question centrale qui doit être posée et qui n’a sans doute pas été posée en 1956 est la suivante : les dépositions, témoignages et les faits rapportés sont-ils vrais, crédibles et dignes de foi ? A l’objection qui est souvent : “l’église est prudente et ne condamne pas sans raison valable” , on peut rappeler que l’Eglise hiérarchique est composée d’hommes faillibles…  Le père Paul Philippe (futur cardinal) qui l’a instruite avait-il la compétence « professionnelle » pour le faire ? Avait-il déjà mis les pieds dans le cabinet d’un juge d’instruction? dans les bureaux d’un Parquet ? dans un tribunal correctionnel ? dans une Cour d’Assises ? Rien dans son CV ne l’indique alors qu’il est rentré à 20 ans chez les Frères Prêcheurs, au Saulchoir, à l’Angelicum et a fait ensuite une belle carrière dans les bureaux du Vatican à Rome pour finir Cardinal.

Le rapport de 900 pages indique qu’il a bien interrogé les personnes plaignantes et d’autres suite à « l’affaire de l’avortement ». En fait, cet acte a bien été dénoncé par des témoins indirects puisque Anne de Rosanbo (actrice présumée de son propre avortement suite à sa liaison présumée avec Thomas Philippe) n’a jamais déposée devant le Saint Office. Il semble donc que Thomas Philippe ait été condamné sans que la victime principale se soit même fait connaître. Notons aussi que jamais le père Thomas Philippe n’a reconnu cette liaison présumée et cette affaire d’avortement devant le Saint Office.

L’intime conviction du père Paul Philippe puis du Tribunal a donc pu se faire en toute bonne foi mais sur la base de faux témoignages, des dépositions et sur des rumeurs motivées probablement par des rancœurs ou d’autres raisons plus obscures. 

Cette éventualité n’est jamais avancée dans ce rapport alors que les faux témoignages sont vieux comme le monde. Déjà le code  de Hammourabi 2000 ans avant J-C disait à l’article 3: “Si un homme, dans un procès, s’est levé pour un témoignage à charge, et s’il n’a pas justifié le propos qu’il a tenu, si cette cause est une cause de vie (ou de mort), cet homme est passible de mort.”. Des études statistiques américaines ont montrés que les fausses allégations de viols pouvaient représenter 5 à 10 % des cas [5].

A fortiori, les faux témoignages directs devant des tribunaux non étatiques,  ou indirectement sous une autre forme (confidences, lettres,) sont certainement beaucoup plus fréquents. La raison simple en est que le parjure n’est pas sanctionné pénalement dans ces cas-là.

Ainsi, le récit de cet avortement du « 8 septembre 1947 » avec ses détails rocambolesques ne semble pas vraiment pas crédible  (p 111):

Guérard des Lauriers est le premier à en faire mention dans sa déposition :

«Il y eut un enfant de celle-ci [Anne de Rosanbo], c’était une fille [sic]. Le P. Thomas en a été terrifié, désespéré, car il croyait que la T.S. Vierge, en vertu de la nature de la chose révélée dans son secret, empêcherait la conception. On s’est arrangé pour que l’enfant naisse mort. »

Trois mois plus tard, mère Thérèse, l’ancienne prieure du carmel de  Nogent-sur Marne “confirme  les  faits” (?) et “reconnaît” son implication lors d’un interrogatoire conduit par Paul Philippe le 19 février 1956 (plus de 8 ans après les faits allégués) :

«C’est ma faute si l’avortement a eu lieu, car c’est moi qui ai dit au Père d’appeler  Simone Leuret pour éviter  un grand scandale  à l’Eau vive  si l’on avait vu qu’Anne de Rosanbo était mère. Le Père était complètement déconcerté et il sanglotait. Le Dr Leuret est venue avec les instruments. Elle m’a dit très souvent depuis qu’elle avait cru bien faire, pour la gloire de la T.S. Vierge et je crois que, même aujourd’hui, elle ne comprend pas avoir mal fait, bien qu’elle m’ait dit qu’elle savait bien que cela pourrait lui valoir une condamnation devant les tribunaux»

Des détails supplémentaires sont fournis par le père Guérard des Lauriers avec un prétendu sens «mystique» donné à cet avortement et à son interprétation par ouï-dire, puisqu’il indique que : « toutes les initiées ont été conviées à vénérer l’enfant mort comme quelque chose de sacré, en raison du secret de la T.S. Vierge». 

Ces éléments seraient ainsi confirmés par une note manuscrite de 1956 conservée dans les archives dominicaines de la province de France qui indique que l’avortement a eu lieu le 8 septembre 1947 (date donnée comme par hasard…)  et qui précise dans un style télégraphique que l’enfant « non vivant fut baptisé – conservé comme une relique ; enterré dans la forêt en 1952 au moment de la visite du P. Avril »

Ma première remarque concerne la personnalité assez douteuse de “Mgr” Guérard des Lauriers dont le rapport ne parle pas. Ce dominicain (et grand mathématicien mais  à l’intelligence un peu “métallique”) prend après le concile un virage particulièrement radical puisque après avoir enseigné un temps au séminaire d’Ecône avec Mgr Lefebvre, il en est expulsé en raison de ses outrances et développe des théories sédévactistes. Il se fait ordonner évêque le 7 mai 1981 à Toulon. Par la suite, il a lui-même consacré des prêtres ainsi trois évêques sédévacantistes . Ils furent tous donc excommuniés “latae sentencia” sans avoir été « réintégrés » à la différence des Lefebvristes.

La seconde remarque porte sur l’invraisemblance même “technique” de cet avortement en 1947. Il est particulièrement  gênant dans ce dossier pénal que le fait principal  et le plus grave soit aussi peu analysé et corroboré avec des vraies preuves ou même un aveu de l’auteur ou complice. Cela entame sa crédibilité. On ne sait pas bien si c’est un enfant “non vivant” ou un “foetus” .. Si la femme “s’arrange pour qu’il naisse mort”, alors nous sommes  plutôt dans un cas d’infanticide après une naissance naturelle ou un avortement dans les toutes dernières semaines de la grossesse ce qui est techniquement, surtout à l’époque, extraordinaire. Pour voir qu’un fœtus est une fille (et surtout pour pouvoir le baptiser…) il faudrait qu’il soit entier et donc au moins être dans le deuxième ou même le troisième trimestre de la grossesse et il faut surtout qu’il ne soit pas déchiqueté par un curetage. Il n’est pas possible de “venir” à domicile même pour un médecin très qualifié  “avec des instruments” dans le cas d’un avortement tardif (après 10 semaines). Cela aurait du être fait dans un bloc chirurgical avec anesthésie générale et si possible par césarienne. Ce qui aurait été quasi impossible en 1947 car interdit par loi. Tout est incohérent dans l’affaire pourtant relatée par l’esprit scientifique du père Guerard des Lauriers. Enfin la femme médecin qui est aussi « une initiée » n’a semble-t-il pas fait  de déposition devant le père Paul Philippe. Encore une pièce essentielle qui manque au dossier.

La troisième remarque porte sur l’étonnante invitation des “initiées” à venir “vénérer l’enfant mort comme quelque chose de sacré, en raison du secret de la T.S. Vierge” . Sans parler de la soeur Thérèse qui est complice de cette affaire mais se confie sans problème à Paul Philippe. Cela ressemble beaucoup à de l’affabulation. Là encore, on a l’impression qu’il s’agit de ragots rapportés de façon très indirecte.

3. Victimes ou complices ?

Anne de Rosanbo et Jacqueline d’Halluin sont des personnes clefs dans cette affaire. Curieusement le rapport ne définit pas leur “statut”.  Sont-elles des victimes ou des complices ? Car c’est Anne de Rosanbo qui “remplace” Thomas Philippe auprès de Jean Vanier après son départ pour Rome :

“M. veut manifestement se servir pour vous de A. [Anne de Rosanbo] et de Jac. [Jacqueline d’Halluin], c’est elles qui doivent vous donner conseil et force, elles tiennent la  place de N. [T. Philippe] près de vous…  et je crois qu’il ne faut pas chercher de lumière ailleurs” p 95

Pourtant c’est elle qui aurait “subi” cet avortement… Mais elle ne dépose pas de témoignage. Ni Jacqueline d’Halluin…

Par contre, nos historiens dénoncent sans appel une complice toute trouvée en la personne de sa soeur Mère Cécile Philippe avec une absence complète de commencement de preuve  et une accusation d’inceste pour couronner l’ensemble “La mère Cécile Philippe a poussé plusieurs de ses moniales dans les bras de son frère tout en ayant elle-même des rapports homosexuels avec plusieurs d’entre elles et des rapports incestueux avec son frère” .  (synthèse p 12)

Le père de Menasce [6] qui bien que faisant partie des deux premiers dénonciateurs (avec le P Bonduelle) et  participant à l’instruction à charge, synthétise finalement assez bien la situation avec toutes ces femmes visiblement névrosées qui gravitent autour de Thomas Philippe et par la suite de Jean Vanier dans sa lettre  à Jacques Maritain le 1er juillet 1952 : « Il paraît d’autre part que tout se colporte avec des demi-vérités, des allusions indirectes, des confidences sous le sceau du secret, etc. Bref, le démon ne laisse se perdre aucun des sous-produits qu’il peut récupérer… », AJRM. P. 97 cité seulement en note de bas de page.

4. Le parti pris anticatholique / les affirmations gratuites

Le parti pris anticatholique est clairement affiché dans le rapport surtout sous la plume du psychiatre Granger pour charger Jean Vanier et Th Philippe :

Cette tirade extraite de la p 686  se passe de commentaires : Le cas de T. Philippe peut paraître totalement incongru. Il n’aurait peut-être  pas complètement surpris  les psychiatres de la fin du XIXe siècle. Dans son ouvrage sur La folie érotique paru en 1888, l’aliéniste français  Benjamin Ball  écrit ce passage dans  le chapitre consacré à l’érotomanie, ou « folie de l’amour  chaste » :

 « Si les reines ont des adorateurs, il est une reine placée au-dessus de toutes les autres et qui a eu aussi plus d’adorateurs que toutes les autres : c’est la sainte Vierge, la reine des anges et l’impératrice des cieux. Pour qui connaît la filiation des  idées,  dans les esprits malades,  il n’est pas  douteux que ce culte éthéré que bien des prêtres ont voué à la sainte Vierge, que cette adoration qui brille dans tant d’ouvrages des théologiens les plus sérieux, sont des effets d’une érotomanie qui s’ignore elle-même ; c’est l’amour de la femme, qui parle sous les apparences de la piété, dans le culte ardent de tous ces vertueux célibataires. » 

T. Philippe ne relève pas de l’érotomanie telle que décrite par Ball, car il n’est pas chaste, mais des formes de folie érotique décrites ensuite dans ce même ouvrage.

A la page 699, l’auteur interprète amplement le fameux récit assez problématique du père Thomas Philippe sur la grâce qu’il dit avoir reçu lors de temps de prières dans les églises romaines. Il délivre péjorativement en plus, avec quelques mots méprisants sous un langage “technique” très interprétatif, une caricature de la vie spirituelle et mystique très éloignée de ce que peuvent vivre en toute bonne foi quantité de religieux ou laïcs. Il lui est alors facile de ridiculiser sous un verbiage “psy” une vie spirituelle intense qu’effectivement  très peu de personnes même chrétiennes “vivent”.

L’erreur ou la naïveté de Thomas Philippe fut toutefois de parler de cette emprise du corps “localisée dans la région des organes sexuels”. Si cette pièce est 100 % authentique, alors elle peut induire le fait que la personne qui l’a écrite est “perturbée”. Mais cela ne suffit pas à la rendre “délirante” et cela ne peut pas être une preuve de l’origine des justification des  pires abus présumés et de la réalité de ces abus…  Il nous faut donc parler avec prudence de l’authenticité des pièces car :

1/ Les pièces les plus importantes n’ont pas été livrées par la Congrégation de la doctrine de la foi  mais seulement des “rapports d’archives”  interprétatifs   [7]

2/ Les archives de l’archevêché de Beauvais avec les correspondances originales de Thomas Philippe avec Mgr Desmazieres et celles de dernier avec Rome n’existent plus (ou détruites ?) voir les annexes P 885 [8]

3/ Dans mes démarches, j’ai constaté que les pièces étaient souvent soigneusement triées pour faire des dossiers à charge. Ainsi le cardinal Rode qui fut de 2004 à 2011, Préfet de la congrégation des Religieux et donc « aux premiers loges » à cette période pour avoir accès aux dossiers sensibles, nous a pourtant bien écrit en 2015 que dans le dossier du Père Marie-Dominique Philippe : « je n’ai rien trouvé de vraiment grave » . cette pièce est en copie ici sur ce blog.

p. 699 : C’est à partir de sa  « nuit de noces »  avec la Sainte Vierge  à l’âge de 33 ans,  en 1938,  que se construit son délire, ou du moins qu’il prend toute son ampleur. Le récit qu’il en donne pourrait correspondre à une expérience délirante primaire, dont le mécanisme hallucinatoire est fortement suggéré :

« En 1938, à plusieurs reprises à Rome (Mater admirabilis, et Sainte Marie Majeure surtout, aussi à S. Pierre) je reçus certaines grâces très obscures, que je n’arrive pas encore à définir exactement et à classer : ces grâces n’étaient ni des lumières, ni des consolations ; tout en ayant les mêmes caractéristiques et les mêmes effets que les grâces intérieures de quiétude ou d’union, elles impliquaient une emprise divine du corps, nettement localisée dans la région des organes sexuels et rayonnant de là, comme de l’intérieur,  sur tout le corps  et sur l’esprit.  Les 3 premiers mois je résistais à « ces grâces », qui reprenaient dès que je cherchais à me recueillir. J’ai souffert alors atrocement, le dilemme devenant de plus en plus angoissant : ou renoncer à ma vie intérieure liée de fait par Dieu à ces grâces (grand péril pour moi avec un tempérament très intellectuel et un sens aigu des courants modernes)  ou me livrer à ces grâces mystérieuses en me confiant à la Très Sainte Vierge, qui semblait en avoir l’initiative. Après avoir beaucoup réfléchi […]  et consulté  longuement un prêtre vénéré de tous pour sa connaissance théologique et son expérience contemplative, après quelques indications,  qui  m’apparurent  providentielles, je reçus un jour, (à la suite d’une nouvelle consultation près de ce prêtre) une grâce de lumière très forte, qui fut suivie d’un appel intérieur plus intense que jamais. Après avoir supplié la Très Sainte Vierge d’écarter le démon, s’il en était l’auteur, je me remis entre ses mains immaculées, et je me suis laissé faire par Elle. Je fus pris en tout mon corps, toute la nuit, dans un recueillement et une intimité extrême avec Elle » T. Philippe, Pro-memoria, 1er mars 1956, ACDF, p. 3-4.

Encore page 694 : “T. Philippe pense annoncer un nouvel âge pour l’Église. “

mon commentaire : cette affirmation ne repose sur aucun écrit de sa part.  

 puis : Les « initiés » et leur maître se vivent comme des privilégiés et se placent au-dessus de toute autorité et de la morale commune.

mon commentaire : cette affirmation ne repose sur aucun écrit probant et juge péjorativement le for interne des personnes en cause.

Cette appellation des « tout-petits » et cette insistance sur les pauvres, les humbles, les personnes atteintes de handicap dissimulent mal un immense orgueil mégalomaniaque. Il est question d’une « Œuvre »,  initiée  par Pierre-Thomas Dehau,  amplifiée par T. Philippe

mon commentaire : Cette « insistance » pour les pauvres, les humbles et les handicapés n’est pas propre à Thomas Philippe, ni à Jean Vanier mais est faite depuis le début de l’Eglise par les clercs et les laïcs qui en font comme un devoir sacré sans qu’ils soient accusés “d’un immense orgueil mégalomaniaque”. C’est même inhérent aux chrétiens. Les auteurs semblent l’ignorer…

P 695  : T. Philippe, même s’il fait mine d’être un fils très obéissant de l’Église et des supérieurs dominicains, ne reconnaît d’autre autorité que    la sienne, ayant été bénéficiaire de  ces grâces privées et intimes, et tout contradicteur est considéré comme un ennemi de Marie, voire diabolique.

mon commentaire : cette affirmation ne repose sur aucun écrit probant et juge péjorativement le for interne de thomas Philippe.

Un point  doit être fait sur les “dissimulations”  qui ont été faites les correspondances privées de Thomas Philippe avec JV, et ses initiées et sont « montées en épingle ». Les auteurs y voient la grand preuve de la désobéissance totale et d’un comportement sectaire ou « initiatique ». Mais :

1/ les “codifications”  et « abréviations” qui auraient pris “des journées entières”  à être décodées prêtent plutôt à sourire tant la qualité du codage est faible voire dérisoire.

2/ Recevoir et expédier des lettres à ses proches n’est pas un signe de désobéissance comme le suggère l’étude car cela relève du for interne et que cela pouvait être portée à la connaissance implicite ou explicite des supérieurs. Qui plus est, avec ou sans sanction disciplinaire, les correspondances étaient lues fréquemment comme il était d’usage à l’époque dans certaines communautés religieuses. Il n’est donc pas anormal d’écrire une lettre confidentielle et qui souhaite le rester avec un style “texto” et légèrement codé. Ce n’est en rien le signe d’une conduite sectaire ou dissimulatrice ! 

P 699 :   Comme l’ont relevé les psychiatres l’ayant examiné,  il ruse et tient  des propos peu fiables,  manipulateurs, donnant des prétextes religieux à ses agissements. 

Interprétant de façon erronée saint Thomas d’Aquin, T. Philippe conçoit la vie mystique  comme une emprise de l’Esprit,  une passivité, une soumission ou un abandon à Dieu, qui modèle et manipule l’être humain, lequel doit abandonner toute raison.

Commentaire : il est piquant de voir un psychiatre  ayant un parti pris visiblement antireligieux corriger un commentateur de St Thomas d’Aquin au nom de St Thomas qu’il n’a sans doute pas étudié… Et les psychiatres qui l’ont vraiment examiné ne disent pas du tout cela …

P708  : Quand on sait le nombre considérable de personnes ayant subi des abus spirituels et sexuels de la part de T. Philippe, directement ou indirectement à travers les adeptes qui ont partagé son délire et reproduit ses agissements, au premier rang desquels son frère Marie-Dominique et J. Vanier, on peut parler d’un noyau pervers toxique installé au sein de l’Église catholique. La photographie où l’on voit ces trois hommes reçus par le pape Jean-Paul II en dit long sur leur capacité d’infiltration, de séduction et de tromperie, alors que le Vatican était censé savoir ce qu’il en était.  Elle en dit long sans doute aussi sur les dysfonctionnements de l’institution ecclésiale.

mon commentaire : La charge n’est plus seulement contre le p. Thomas Philippe et Jean Vanier au vue d’une seule photo “qui en dit long”, mais aussi contre le Vatican qui “devait savoir”

p 709 :  Le projecteur a été fixé  sur certaines zones  qui éveillent l’intérêt du  spécialiste et ne sont pas nécessairement les plus visibles au non-psychiatre.

Commentaire : les pauvres non psychiatres que nous sommes ne peuvent pas comprendre …

La psychanalyste Nicole JEAMMET  est plus nuancée :

p 760 : Alors, faut-il pour autant parler chez J. Vanier de perversion narcissique ?  Ce serait à mon avis juger en tout ou rien. Comme nous avons essayé de le montrer, les choses sont plus complexes. La question de la perversion se pose fortement dans le cas de Thomas Philippe mais on pourrait, pour Jean Vanier, parler davantage de fragilité structurelle qui l’oblige à certains moments, et spécialement quand il se sent menacé d’être lui-même mis sous emprise, à se barricader pour défendre son territoire. Il n’y a pas chez lui d’organisation perverse avec ce qu’elle représente de plaisir à détruire,  à humilier ou à réduire l’autre à l’état d’objet à manipuler mais il a été piégé par l’absolutisation d’un Amour qui excluait pour lui toute idée de Mal et il est resté prisonnier de son adhésion aux idées délirantes de Thomas Philippe et à son système d’abus.

Il est intéressant de noter que le rapport (p 215) se sent obligé de reconnaître que la correspondance de Jean Vanier n’apporte pas un aveu des actes abusifs qui lui sont attribués :

C’est, pour un historien, œuvre classique que l’analyse de correspondances  intimes, tout en sachant que les correspondances sont fragmentaires, allusives, parfois opaques. La difficulté interprétative des correspondances est une herméneutique. S’il ne faut pas imposer ici une interprétation sexuelle à toute tendresse qui s’exprimerait dans la correspondance, il ne faut pas non plus céder à l’excès inverse qui consisterait en une forme de pieuse naïveté et voudrait ne voir que de la douceur évangélique dans certaines formules équivoques.

Jean Vanier suscite à l’évidence une passion chez ses correspondantes. On observe une abondance de lettres, spirituellement ambiguës,  à  la  frontière  du  charnel  et  du  spirituel.  L’écriture amoureuse devient réécriture du mystère liturgique, avec, en sous-texte,  des inclusions  de formules tirées de la Bible en des termes plus qu’équivoques.

En conclusion,

je me suis borné à parler du père Thomas que je connaissais très bien. Mais je n’ai pas pris de positions tranchées sur les abus ou les relations plus ou moins intimes reprochées  à Jean Vanier dans ce rapport. Il est vrai que cette correspondance ambiguë de Jean Vanier ( ou bien à JV) ne plaide pas pour lui. Et son histoire plus récente a été rendue par l’Arche de facto controversée .  

Je n’ai pas pu faire une analyse complète et exhaustive de ce « rapport » tant le dossier est tentaculaire mais cette première approche devrait faire déjà réfléchir les personnes soucieuses de justice.

Pour ceux qui ont ce désir de vérité et de justice et qui veulent approfondir le « mystère Philippe » et mieux comprendre la personnalité complexe de Thomas Philippe, l’étude( ici) en intégral de Xavier le Pichon peut être très utile car elle analyse bien son histoire au delà des caricatures actuelles. Cette étude doit être mis en lien avec d’autres documents comme les écrits de Thomas Philippe dont la lettre à Mgr Desmazières.

Pour ma part, je n’ai pas de position binaire coupable/innocent car je me refuse à jouer le juge ou le juré

Mais j’en appelle aux lecteurs de cette note et je dis avec force :

Où est la justice quand on prétend juger ainsi un homme qui ne peut rien contredire, expliquer ou justifier ? Comment peut-il se défendre  ?

Qui sommes-nous pour  juger ? Seul Dieu peut juger les morts !

MP-RS


[1] Vorms, M. (2018). Qu’est-ce qu’un doute raisonnable ?. Revue philosophique de la France et de l’étranger, 143, 371-390. https://doi.org/10.3917/rphi.183.0371

[2] Cette même lettre qui a été adressée à Mgr Desmazieres le 11 mars 77 ne figure plus dans les archives de l’évêché de Beauvais. Donc l’original n’existe plus …

[3]Petit, E. (2019). L’accusé et le droit de la défense. L’Année canonique, LX, 141-154. https://doi.org/10.3917/cano.060.0141

[4]  , « Juger dans l’église catholique », Les Cahiers de la Justice, 2010/2 (N° 2), p. 81-92. https://www.cairn.info/revue-les-cahiers-de-la-justice-2010-2-page-81.htm

Pour approfondir la question sur le Saint-Office  et du droit canon:

• LE CARDINAL FRINGS : le Saint-Office est une cause de scandale dans le monde • LE CARDINAL OTTAVIANI : attaquer le Saint-Office, c’est offenser le pape 

P. VALDRINI, Injustices et droits dans l’Église, Editions du Cerdic, Strasbourg 1983,

[5] Lisak, D., Gardinier, L., Nicksa, S. C., & Cote, A. M. (2010). False Allegations of Sexual Assault: An Analysis of Ten Years of Reported Cases. Violence Against Women, 16(12), 1318–1334.

[6] c’est lui qui prend pour acquit le temoignage de Mme X sans rentrer dans le “détail” ( P : Mme X. m’a cependant raconté sans autre détail “quod ille faciebat ipsam semen suum bibere”, mais je n’ai pas demandé de quelle façon se produisait l’émission », lit-on dans une lettre du P. de Menasce p

[7] Interviews de Mr Cavalin à Radio  Notre Dame le 30 janvier 23 ., 8 ème minute Le Grand Témoin avec l’historien Tangi Cavalin et le Frère Nicolas Tixier

[8] La lettre de Th Philippe à Mgr Desmazieres dans laquelle Th Philippe dit qu’il “ne conteste pas la matérialité des faits” n’est que le double d’un brouillon provenant des archives de Mr Le Pichon et recopié sur le poste informatique de … M-F Pesneau ! On peut prouver ce détail par la signature électronique laissée sur le document Word qui m’a été communiqué par email…

9 commentaires

  1. N’en déplaise à certains censeurs , adeptes d’une inquisition qui ne dit pas son nom ( c’est pire ) , que l’on voit ressurgir ici et là , il serait bon aussi d’exhumer ( c’est le cas de le dire ) l’affaire du Saulchoir que d’aucuns s’efforcent d’enterrer tout en s’acharnant sur des morts . Et il faut ressituer cette affaire dans le contexte historique ( après-guerre , Concile , affrontements idéologiques ) jusqu’à nos jours …..
    D’autre part les courageux et acharnés contempteurs actuels dirigeants de l’Arche , ecclésiastiques ou laics , croyants ou anticléricaux ….pourraient nous éclairer sur la pérennité et la fécondité d’une oeuvre remarquable et unique comme celle de l’Arche . Car cela semble paradoxal et même contradictoire avec le déluge accusatoire , le lynchage post mortem , auquel nous assistons

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  2. Chère Madame,
    Vous me faites beaucoup d’honneur en commentant à votre façon la partie psychiatrique de ce rapport, qui reprend pour beaucoup les constatations médicales de l’époque sur Thomas Philippe – il convient de le préciser. Vous vous faites l’avocat du diable et d’une certaine façon, s’agissant de membres de votre famille, cela peut se comprendre, même si vous êtes bien isolée dans cette posture. Je déplore surtout une totale absence de compassion à l’égard des victimes de vos oncles, alors que, comme vous l’écrivez, « le dossier est de plus en plus accablant ».
    Avec mes pensées les meilleures.
    Pr Bernard Granger.

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    1. Monsieur , seriez vous , « en même temps » , professeur de théologie et de morale ( ie de philosophie ) et juriste et …..psychiatre . Inutile de vous parer de « titres » qui ne vous rendent pas omniscient . Il est certain que la période de confusion , de chaos et de déconstruction …… intellectuelle , morale et sociale qui se déroule sous nos yeux , pour peu que l’on sorte de son bureau et que l’on retourne au terrain solide de l’expérience du réel , il est certain donc que cette période est propice à toutes les impostures et les ubris ou intérêts de toutes sortes . De toute évidence vous outrepassez vos fonctions . Vous voilà « expert » en « diablerie » ? Cela ne plaide pas en votre faveur . Il faudrait expertiser les experts ( leur cursus ….., leurs conflits d’intérêts , leur vie personnelle …. ) . Voyez vous ?
      Quant à la psychiatrie elle même , elle semble en grand péril comme beaucoup d’affaires criminelles en témoignent ce qui devrait inciter à l’humilité et les psychiatres et les juges qui seraient bien avisés de ne pas en faire l’ultime argument . L’Eglise , plus encore , se discrédite , pour une part d’elle même en se soumettant à une « science » largement instrumentalisable et instrumentalisée par toutes sortes de régimes et de pouvoirs …..

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  3. J’attends avec impatience les éléments de ces « affaires » dont la chronologie est , en elle même , très troublante . Merci car le silence après ces condamnations médiatiques expéditives est un véritable poison

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    1. lilou, a qui dites-vous de cesser ? a ceux qui jettent de la boue sur des morts qui ne peuvent se défendre ? Ou bien à tous ceux qui

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    2. qui refusent le dictat de la pensée unique . Cette pensée Unique (et inique..) qui interdit de poser la moindre question a ces victimes bidons ?

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