In english : the Respone to chapter
Les frères de St Jean ont communiqué le 5 novembre 2019 un « message final de la seconde session du Chapitre général » mettant en cause la réputation de la famille Philippe par une série d’assertions. En qualité de nièce, j’ai demandé à user de mon «droit de réponse» juridiquement reconnu en mon nom personnel et au nom de ma famille sur des accusations sans preuve qui remontent à … 1952 ! A ce jour, les frères n’ont pas daigné accéder à ma demande…
La famille des Pères Philippe apporte donc certaines précisions :
1/ Ce texte largement diffusé « révèle » pour la première fois que le Père Marie-Dominique Philippe aurait eu l’interdiction par “Rome” d’enseigner, prêcher et confesser des religieuses… pendant de 2 ans. Cette décision assez surprenante lui aurait fait interdiction (d’après les Dominicains) “d’enseigner la spiritualité, mais pas la métaphyse” . Le père aurait été ainsi « jugé gravement complice des agissements de son frère » (et donc qu’il serait la cause et à l’origine des abus des frères de St Jean de 1980 à ce jour… ). Cette dénonciation récente qui provient des Frères Dominicains (province de France) est divulguée sans autres détails utiles alors que rien en indique la cause et qu’il n’y avait pas de nécessité d’atteindre à la réputation d’un clerc défunt en distillant de façon très partielle une mesure qui doit en principe être couverte par le secret canonique (canon 487 et s) surtout quand il s’agit d’un défunt (cf canon 489 § 2).
2/ Le Père Thomas Philippe fut certes privé par l’Ordre des Dominicains de tout ministère public de 1952 à décembre 1963. Il aurait été ainsi « condamné » par le Saint-Office en 1956 à ne plus célébrer l’Eucharistie mais « seulement » pendant 1 an et 5 mois. On ignore encore les motifs exacts de sa condamnation en raison du secret pontifical. Aussi ses activités sacerdotales ne furent pas « reprises en toute impunité » comme le dit le journal La Croix le 5 novembre, mais avec l’accord tacite de ses supérieurs et de l’Ordinaire du lieu. Notons que l’isolement durable du père Thomas qu’il accepta dans l’obéissance totale à l’Église, affecta beaucoup sa santé physique et psychologique (cf rapport de XLP à l’Arche et surtout la « lettre à Mgr Desmazieres »)
4/ Contrairement à ce que dit le Chapitre, Mère Cécile Philippe, (qui fut certes relevée de sa charge de Prieure du Monastère de Bouvines en 1956), ne fut jamais « reconnue ayant eu une responsabilité dans les agissements du père Thomas » ! Et on ignore enfin de quoi fut accusé le Père Dehau …
5/ Un amalgame pernicieux est fait par le chapitre entre les nombreux abus commis et avérés par des frères de la communauté (27) jusqu’à ce jour et ceux « attribués » au Père Marie-Dominique il y a plus de 30, 40 ou 50 ans ! Ce rapprochement est de nature à créer des confusions chez un lecteur peu averti.
6/ Jean Vanier qui a connu Le Père Thomas à l’Eau Vive en 1950, est resté en lien avec lui sans discontinuité, puis est venu le rejoindre à Trosly-Breuil dans l’Oise pour fonder l’Arche en 1964 avec son appui spirituel. Jean Vanier savait parfaitement qu’il avait été « condamné » par Rome en 1956 … Si donc Jean Vanier a « pris le risque » de prendre le Père Thomas comme directeur spirituel, c’est bien parce qu’il a certainement estimé que les causes principales de cette condamnation n’étaient pas de nature à entacher son rayonnement spirituel et sacerdotal. Dans le cas contraire, Jean Vanier n’aurait jamais « pris le risque » de l’avoir comme son directeur spirituel et aumônier de cette nouvelle communauté. Les correspondances entre Journet et Maritain qui sont trop souvent mises en avant ne prouvent rien (voir la note sur ces « pièces à convictions « )
On peut consulter une source de l’Arche (bien documentée malgré des approximations) et aussi des pièces importantes du dossier pour se faire une idée plus précise du contexte.
En conclusion de ce « déballage » étonnant et pour le moins emprunt de peu d’a priori favorable , le chapitre voudrait maintenant « mettre un terme à une dérive d’au moins 70 ans » ! Le Prieur Général dans un entretien à Famille Chrétienne concède ne pas comprendre comment cette communauté aurait été autorisée par l’Eglise et par ceux qui « étaient au courant sur le père ». « Nous n’en savons rien pour l’instant » dit-il.
C’est une chose bien étrange de voir cette communauté honnir maintenant, et de cette façon, son fondateur qui a pourtant reçu depuis le début l’appui de son Ordre, des Dicastères Romains, de nombreux évêques en France, de Marthe Robin et même en 1980 de St Jean-Paul II lui-même….
Marie PHILIPPE (Version revue et corrigée du 25 novembre 2019)
voir aussi :
- des chiffres effrayants dans mon article « balance ton frère prêtre »
- et notre analyse détaillé et sans compromis du
- dernier rapport de la « commission Sos-abus » de St Jean
Saint Jean-Paul II en 1984 avec Marie-Dominique, Thomas Philippe et Jean Vanier